KLEX – Chirurgie réfractive par extraction de lenticule
Cette technique est encore en phase d’évolution, et nous ne la proposerons à nos patients que lorsque des progrès significatifs auront été réalisés par les fabricants.
KLEX (Keratorefractive Lenticule EXtraction) est une technique de chirurgie laser destinée à corriger la myopie et l’astigmatisme, sans découper de volet cornéen.
Elle regroupe les méthodes SMILE, SILK, CLEAR et SmartSight.

🔹 Étapes de l’intervention
- Le laser femtoseconde crée un petit lenticule dans la cornée.
- Le chirurgien extrait manuellement ce lenticule, modifiant la courbure cornéenne pour corriger la vision.
🔹 Plateformes et technologies
- Zeiss – SMILE (Visumax 500 ou 800)
- Johnson & Johnson – SILK (laser Elita)
- Ziemer – CLEAR (laser Z8)
- Schwind – SmartSight (laser Atos)
Toutes ces techniques fonctionnent selon le même principe : créer un lenticule et l’extraire manuellement pour corriger la réfraction.
🔹 Aspects techniques et cliniques
La technique KLEX n’utilise pas de laser excimer, ce qui réduit le coût par rapport au LASIK, mais constitue aussi une limite :
le laser excimer offre une précision submicronique et une photoablation continue et lisse, permettant des corrections plus étendues.
Le laser femtoseconde, lui, délivre des impacts de 5 à 10 microns, espacés en pointillé, sans la même finesse.
Malgré son image de méthode « moins invasive », la KLEX reste plus manuelle que le LASIK : dissection mécanique des faces du lenticule à la spatule, puis extraction à travers une petite incision latérale.
Pour éviter que le lenticule ne se fragmente, son bord doit mesurer au moins 10 microns, entraînant l’ablation d’environ 15 microns de tissu non optique, uniquement pour permettre la préhension.
🔹 Avantages et limites
Les avantages théoriques (meilleure préservation des nerfs cornéens, moins de sécheresse oculaire) restent à démontrer.
Inconvénients possibles :
- centrage manuel sans eye-tracker
- dissection délicate pour éviter les résidus ou microplis
- risque accru de décentrement
🔹 Récupération postopératoire
Une vision floue transitoire est fréquente pendant plusieurs semaines ou mois, liée au stress mécanique de la dissection.
Les résultats finaux sont comparables à ceux du LASIK, mais sans l’effet “WOW” (vision nette dès le lendemain).
🔹 Aspects biomécaniques
Les arguments de meilleure préservation cornéenne que le LASIK ou la PKR (notamment pour les cornées fines) reposent sur des modèles théoriques non confirmés par les études cliniques :
une cornée à risque pour le LASIK l’est aussi pour le SMILE ou le KLEX.
⚠️ Complications du SMILE et du LASIK
Peropératoires
- Perte de succion
- Points noirs (black spots)
- Abrasions
- Déchirure épithéliale
Spécifiques au SMILE / KLEX :
- Dissection difficile (OBL – opaque bubble layer)
- Déchirure du lenticule
- Résidus de lenticule
- Perforation du cap
- Extraction incomplète du lenticule
Postopératoires
- Haze cornéen
- Astigmatisme irrégulier
- Ectasie
- Infection de l’interface
- Kératite interfaciale
- Perte de meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC)
- Impression de vision floue
- “Rainbow glare”
- Déplacement ou plis du capot (spécifique au LASIK)
